Orages exceptionnels, pluies diluviennes et longs mois de sécheresse : l’année 2018 annonce sans aucun doute ce que notre climat est appelé à devenir au 21e siècle. Ces évènements s’inscrivent dans la continuité d’une tendance déjà bien amorcée, et les publications scientifiques sont plus alarmistes que jamais. La Suisse est particulièrement touchée. Les scénarios climatiques de Météosuisse prévoient, par exemple, des températures estivales en hausse de 2.5 à 4.5 degrés d’ici 2050, accompagnées d’une baisse de 25% des précipitations. Je vous laisse imaginer les conséquences que cela aurait sur notre quotidien et celui de nos enfants.
C’est une certitude, il est devenu urgent de s’attaquer à la problématique climatique. L’organisation et le succès des premières Assises vaudoises sur le climat, en novembre, ou encore les mobilisations citoyennes et étudiantes sans précédent de ce début d’année sont venues nous le rappeler avec force. Plutôt que de spéculer sur les effets d’hypothétiques actions internationales, plutôt que d’attendre les résultats de tractations politiques fédérales pas forcément à la hauteur des enjeux, nous proposons d’agir ici et maintenant, c’est-à-dire à l’échelle de notre commune. Car c’est finalement aussi à ce niveau que se trouvent les compétences pour une action concrète, et rapide. Cela est en particulier vrai en matière d’énergie, de mobilité – les deux plus importantes sources d’émissions dans le canton de Vaud – et d’adaptation au changement climatique.
Le présent postulat invite donc la Municipalité à étudier l’opportunité de renforcer sa politique énergétique et climatique, notamment autour des axes suivants :
- Mécanismes incitatifs. Une augmentation, même minime, de la taxe communale sur la consommation d’électricité (0.1 ct par KWh aujourd’hui) devrait être étudiée afin de renforcer la dotation du Fonds communal pour les économies d’énergie et le développement des énergies renouvelables. Cela permettrait de répondre à la hausse des demandes de soutien, dont le rapport de gestion 2017 faisait état.
- Exemplarité de notre Commune. Crissier pourrait viser l’obtention du label d’excellence Cité de l’Energie Gold, dont elle n’était pas si loin lors de la dernière certification (il ne manquait que 27 points sur 475 en jeu, alors que 329 ont été obtenus). Cela récompenserait le travail entamé depuis près de 20 ans (Crissier est certifiée depuis 2001) et couronnerait une politique énergétique pionnière et équilibrée.
- Plan climat. La Commune s’est dotée d’une Politique énergétique et communale (2013-2017), fixant un certain nombre d’objectifs dont on ne sait pas très bien ce qu’il est advenu. Pour donner plus de lisibilité et de cohérence à son action, la Municipalité devrait envisager la mise en place d’un plan climat communal, soit une stratégie coordonnée de réduction des émissions de gaz à effets de serre et d’adaptation au changement climatique à l’échelle de son territoire. Cela permettrait de fixer des objectifs ambitieux et d’identifier les mesures les plus efficientes pour les atteindre (c’est-à-dire celles ayant un fort potentiel de réduction des émissions pour un coût marginal faible), tout en instaurant un système de monitoring transparent.
Pour le PS de Crissier, Rémi Schweizer