Préambule
Le 14 juin, de très nombreuses personnes se sont mobilisées en Suisse pour réclamer, enfin, l’égalité entre femmes et hommes. De toute part, le constat est atterrant. Une enquête du Bureau d’études de politique du travail et de politique sociale (BASS) a, par exemple, révélé qu’une femme sur dix perd son emploi suite à sa grossesse. Selon Pro Familia, une femme diplômée qui, faute de places en crèche, arrête de travailler pendant quelques années perd en moyenne un demi-million de francs de revenu sur l’ensemble de sa carrière. Dans le canton de Vaud, seules 37% des femmes exerçant une activité lucrative occupent des postes avec tâches d’encadrement, alors que ce taux s’élève à 54% chez les hommes. Et bien que peu de statistiques existent sur ce thème, il est clair que les hommes souhaitant concilier vie familiale et carrière professionnelle souffrent également de discriminations. Insidieuses, les inégalités sont partout et pénalisent, par ricochet, l’économie toute entière. Elles relèvent parfois davantage de l’habitude que d’une volonté ouverte de discriminer; il n’en reste pas moins qu’elles sont là, bien présentes. Comme fournisseurs de prestations et employeurs, les communes ont les moyens de promouvoir l’égalité. Le présent postulat invite donc la Municipalité à agir dans deux domaines:
1) Emplois communaux
De nombreux biais existent tout au long du parcours professionnel. A l’embauche d’abord, ils se matérialisent par des offres formulées de manière souvent trop genrées, ou par l’absence de personnes sensibilisées aux questions d’égalité lors des entretiens. La personne engagée est ensuite susceptible de se heurter à de nombreuses barrières, tels que le manque d’opportunités de concilier vie privée et professionnelle (par ex., télétravail, partage de postes, formation continue) ou des difficultés lors de l’annonce d’une grossesse. Afin de s’assurer du traitement égal du personnel communal, le présent postulat invite la Municipalité à étudier l’opportunité de:
- utiliser un outil permettant d’évaluer l’égalité entre femmes et hommes, tel que celui proposé gratuitement par pro-egalite.ch
- signer la charte de l’égalité salariale dans le secteur public, proposée par le Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes et signée par 16 cantons et 71 communes (dont Renens)
2) Service public
Alors que l’étude de Pro Familia citée auparavant démontre que les coûts engendrés par des places de garde supplémentaires seraient couverts par les rentrées fiscales rendues possibles, le manque de place en crèche et dans le parascolaire continue à porter sérieusement atteinte aux opportunités professionnelles des femmes. Nous invitons donc la Municipalité à étudier l’opportunité de:
- prévoir des places de garde pré- et parascolaires au-delà du taux de couverture de 50% de la demande, objectif mentionné dans le Rapport de la Commission de Gestion 2018.
La promotion de l’égalité passe également par le contenu des système de formation. Nous invitons donc la Municipalité à inciter les écoles, les systèmes de garde et les animations jeunesse de la Commune à s’engager clairement dans le sens d’une éducation à l’égalité:
- en promouvant les moyens mis à disposition par le Bureau de l’égalité du Canton de Vaud, comme “L’école de l’égalité, un choix d’activités pour une pédagogie égalitaire entre filles et garçons” ou les mallettes pédagogiques “Balayons les clichés”
- en proposant des formations telles que celles dispensées par Partenaire Enfance et Pédagogie, qui permettent de sensibiliser le personnel aux questions touchant à l’égalité
Pour le PS Crissier, Oriane Sarrasin Crissier, le 14 juin 2019