Voir l’interpellation que Béatrice Gitera a déposé au conseil communal du 28 septembre:
Interpellée par mes filles, des adolescentes de 15 et 16 ans, horrifiées par les images et les articles sur le drame de ces personnes, ainsi que par une amie québécoise qui a travaillé plusieurs mois comme bénévole à Lesbos, puis par les engagements de divers personnalités de Suisse, je vous prie de bien vouloir accueillir avec humanité et bienveillance l’interpellation suivante:
Début septembre, plusieurs incendies ont ravagé le camp de Moria sur l’île de Lesbos. Ce camp accueille plus de 12’000 personnes, soit près de quatre fois sa capacité d’accueil, dont 2’200 femmes et 4’000 enfants. Avant même ces incendies, le haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU dénonçait des « conditions d’existence abjectes » et mettait en garde contre ce qu’il considérait comme une poudrière. Malheureusement, le temps lui a donné raison. Face à ce drame humanitaire qui se joue aux portes de l’Europe, la Grèce a appelé à l’aide. Cet appel a été entendu en Suisse où de nombreuses villes se sont dites prêtes à accueillir des mineurs ou des familles. Ce bel élan de solidarité concerne aussi bien des grandes villes (Zurich, Genève, Lausanne) que des villes de taille plus modeste comme Neuchâtel, Moutier ou Delémont. Il transcende d’ailleurs les clivages politiques : à Neuchâtel, c’est une coalition du centre-droite et de la gauche qui a porté le sujet devant le Conseil général qui a soutenu à la quasi-unanimité un texte demandant d’accueillir une cinquantaine de réfugié·e·s. La décision quant au nombre de réfugié·e·s qui pourra être accueilli par la Suisse est de compétence fédérale, mais il peut être précieux, pour notre gouvernement, de savoir que, sur le terrain, des collectivités publiques sont prêtes à s’engager pour l’accueil des victimes de ce drame humanitaire.
Notre ville multiculturelle a une belle tradition et nous l’avons encore vu durant le semi-confinement. Nous avons une nouvelle fois l’occasion d’être à la hauteur de cette tradition.
L’accueil des personnes choisies dans un camp de réfugiés se fait par la Confédération selon des critères qui ont été définis avant. Le financement est assuré par des fonds de la confédération et les personnes arrivent en Suisse avec un permis B. Elles ne passent pas par la case EVAM et sont suivies par le CSIR.
Dès lors, nous souhaiterions poser la question suivante à la Municipalité : La Municipalité est-elle disposée à rejoindre l’Appel des Villes Suisses et à écrire à la Confédération pour lui faire part de sa disponibilité à accueillir des victimes, notamment des familles et des mineur·e·s non-accompagné·e·s, du drame humanitaire que l’incendie de Moria représente?